Prise en charge anesthésique pour la chirurgie du genou

La chirurgie du genou (prothèse du genou, ligamentoplastie,…) nécessite une approche anesthésique particulière pour garantir confort, sécurité et récupération optimale. Spécialisé en anesthésie loco-régionale, je vous présente dans cet article, les différentes possibilités anesthésiques pour votre prise en charge, en mettant l’accent sur l’analgésie multimodale, les blocs nerveux périphériques et les points de vigilance spécifiques.

Quels sont les types d’anesthésie proposés pour une chirurgie du genou ?

Anesthésie Générale = anesthésie complète

L’entièreté de votre corps est endormie. Vous n’êtes pas conscient durant votre chirurgie. Il n’y a pas de souvenir de votre intervention. Les poumons sont également “endormis” avec cette technique, Un respirateur artificiel vous fait respirer durant l’opération.

Rachianesthésie = anesthésie partielle

La moitié inférieure de votre corps est endormie. Vous ne percevez plus la partie basse de votre corps. Vous gardez toutes les sensations du corps de la partie supérieure. Vous êtes conscient durant votre intervention et de tout l’environnement chirurgical.

Anesthésie Combinée

Rachianesthésie  + … sédation, musique, etc, …
 Vous bénéficiez d’une rachianesthésie accompagnée d’une autre approche.

Lors d’une sédation, les poumons ne sont pas “endormis”, vous gardez votre propre respiration spontanée et il n’y a pas, à priori, d’assistance respiratoire.

Quels sont les moyens pour limiter la douleur après l’intervention ?

Par une approche dite « multi-modale » (= de plusieurs modes), c’est-à-dire que l’on va cumuler les effets bénéfiques de plusieurs techniques/thérapies : Approche multi-modale = communication positive + approche médicamenteuse + bloc de la transmission nerveuse + approches complémentaires + autre…

Communication positive/thérapeutique

Favoriser une communication et un langage positif avec le patient
Éviter d’utiliser des mots à consonance négative pour favoriser « un effet nocebo ».

Approche médicamenteuse

Injection de médicaments intra-veineux pour diminuer la douleur.

Bloc de la transmission nerveuse

Un anesthésiant est déposé à proximité directe des nerfs, et/ou entre deux plans musculaires, et/ou dans un tissu adjacent.

Approches complémentaires

Applications de techniques ayant montré des bénéfices sur la douleur après une chirurgie orthopédique : hypnose, auto-hypnose, acupuncture, musicothérapie, aromathérapie, …

Autre

Manipulation, Massages, Mouvement et physio, glace (froid),…

Comment les blocs de la transmission nerveuse sont utilisés pour limiter la douleur après une chirurgie du genou ?

Par bloc de la transmission nerveuse, on parle notamment de “bloc nerveux périphérique”. La transmission nerveuse qui véhicule les informations de type sensation et de type douleur notamment – est “bloquée” à distance, en “périphérie”.

1. Bloc du nerf fémoral

Le bloc fémoral est l’une des techniques les plus courantes pour la chirurgie du genou. Il consiste à injecter l’anesthésique autour du nerf fémoral, ce qui permet de bloquer la transmission de la douleur provenant de l’avant de la cuisse et de la région du genou.

    • Précision et sécurité : L’utilisation de l’échographie permet de localiser précisément le nerf fémoral et d’optimiser la diffusion de l’anesthésique, réduisant ainsi les risques de complications.
    • Analgésie prolongée : un cathéter périnerveux pour une perfusion continue d’anesthésique local permet de prolonger la durée du bloc.

2. Bloc du canal des adducteurs

Le bloc du canal des adducteurs représente une alternative au bloc fémoral. Ce bloc couvre moins les sensations et douleurs du genou mais offre l’avantage d’être moteur-épargnant, c’est-à-dire que ce bloc préserve la mobilité précoce.

    • Précision et sécurité : Ce bloc se réalise aussi sous échographie afin de localiser les structures permettant une injection précise et d’observer la diffusion de l’anesthésique
    • Analgésie prolongée : Un cathéter périnerveux pour une perfusion continue d’anesthésique local permet de prolonger la durée du bloc.

3. Bloc IPACK (= Infiltration entre le poplité et le genou)

Ce bloc est spécifique aux prothèses totales de genou. Il a pour but d’endormir les branches sensitives de la capsule postérieure du genou, issu du nerf sciatique. Il bloque la transmission de la douleur provenant de l’arrière du genou.

En fonction des équipes et des protocoles médicaux en vigueur pour votre intervention, le choix du bloc et de la technique sont adaptés.

Quels sont les autres points spécifiques anesthésiques pour une chirurgie de prothèse du genou (PTG) ?

Risque hémorragique

Certaines chirurgies du genou sont à risque hémorragique important peuvent faire l’objet d’une préparation préopératoire (administration de fer et/ou d’EPO) afin d’optimiser votre taux de globules rouges et limiter le risque de transfusion sanguine. Pendant l’intervention, l’ensemble de la prise en charge est alors axée vers une épargne sanguine, notamment par l’administration de médicaments réduisant le saignement.

Risque infectieux

Une prophylaxie médicamenteuse par antibiotique est administrée systématiquement quelques minutes avant l’incision chirurgical. Une vérification de vos allergies éventuelles sera effectuée au préalable.

En salle de réveil

Le temps est pris en salle de réveil afin d’évaluer votre retour à la conscience et votre confort en particulier au niveau de votre genou. En fonction de vos premières sensations et éventuelles douleurs, une ou des théparies sont immédiatement mises en places.

Suivi post-opératoire

Votre confort et sécurité est assuré dans les premières journées postopératoires par la visite de de toute l’équipe au complet : chirurgien, anesthésiste,infirmiers/ières d’étage, soignant(e)s, physio,etc,…
Des examens de contrôle sont effectués : imagerie, prise de sang,…
Une évaluation de votre évolution est effectuée plusieurs fois par jour : paramètres biologiques, douleurs, mouvements, mobilité,…

Profitez de ces rencontres pour poser toutes vos questions et demander des conseils pour la suite de votre rétablissement…

Visionnez cette vidéo qui vous explique de manière très détaillée la vision anesthésique du parcours patient à travers une chirurgie prothétique de genou (PTG) (Vidéo d’un séminaire – 2024):
https://www.medicol.ch/med/index.php/fr/update-en-anesthesie

FAQ : Questions Fréquentes sur l’Anesthésie du Genou

« L’anesthésie loco-régionale (ALR) est-elle douloureuse ? »

Non, La peau est préalablement anesthésiée avec de la lidocaïne. Les techniques sont adaptées pour maximiser votre confort.

« Puis-je choisir de ne pas être conscient pendant l’opération ? »

Oui : Une sédation (propofol) est possible tout en conservant les bénéfices de l’ALR.

« Quels sont les risques de paralysie résiduelle ? »

Extrêmement rares (<0,1 %), grâce à l’échographie et aux techniques modernes.

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